PREMIÈRE MOITIÉ DU XVI° SIÈCLE                   203
Sur les listes des réformés figure un tapissier de Lannoy, sur lequel -on manque d'ailleurs de renseignements.
Béthune. — Un document de 1505 a conservé le nom d'un tapissier de Béthune à qui on achète deux tapis pour le compte de Philippe le Beau. Il se nommait Matthieu Legrand.
Ath, Louvain, Binche. — Les villes d'Ath, Louvain, Binche, sont citées dans l'édit de 1544 parmi les centres autorisés de fabri­cation ; c'est le seul témoignage qu'on possède sur l'existence de ces modestes ateliers.
Grammont, Lessines, Courtrai. — La ville de Grammont avait profité du voisinage d'Audenârde; le trop-plein de l'industrieuse population s'était répandu dans les localités environnantes ; ainsi s'étaient fondés un certain nombre de métiers dans des villages ou des villes de peu d'importance. On a constaté la présence de liauteliceurs à Grammont et à Lessines en 1520, à Courtrai en 156--. Les tapissiers de Grammont, organisés en corporation en 154-4, sous le patronage de saint Laurent, se firent connaitre surtout par leurs longs démêlés avec leurs voisins d'Audenârde. Us ne paraissent pas avoir survécu aux troubles religieux de la fin du xvi0 siècle.
Gand. — Les ateliers de haute lice ne furent jamais bien nom­breux à Gand; cependant les noms de quelques tapissiers gantois ont été conservés dans les archives de la ville. Un certain Pierre Peterzom loue aux magistrats, en 1508, plusieurs pièces de tapis­serie pour décorer la salle du 'chàteau où se réunirent les états généraux de la province, convoqués par Marguerite d'Autriche. Un autre tapissier gantois, Gérard van der Straten, passe marché, en 1531, avec Guillaume de Bam, d'Anvers, pour la livrai­son d'une suite de douze pièces représentant des sujets dc chasse.
Si lés artisans de haute lice ne furent pas nombreux à Gand, ils. figurèrent parmi les métiers les plus turbulents. Lors de l'in­surrection de 1539, les tapissiers paraissent au premier rang des révoltés. A la suite de cet événement, beaucoup d'entre eux furent réduits à s'expatrier et privèrent ainsi leur ville natale de ses meilleurs ouvriers. Il ne fut pas possible de les remplacer.